Library and Archives Canada - Bibliothèque et Archives Canada PA-194629

Acquis avec le support financier du ministre du Patrimoine dans le cadre de la loi sur l'importation et l'exportation de biens culturels.

Acquired with the financial support of the Ministry of Heritage under the Cultural Property Export and Import Act.
   

"Fabrication et chargement de l'huile de foie de morue. Terre-Neuve. 1857."
["Making and loading of cod liver oil. Newfoundland. 1857."]
 

Image: PA-194629

This print is reproduced in Images de Saint-Pierre-et-Miquelon (p. 77); see our bibliography. The location may be Eddie's Cove.
Cette épreuve est reproduite dans Images de Saint-Pierre-et-Miquelon (p. 77); voir notre bibliographie. Le site pourrait être Eddie's Cove.

Carpon's Voyage à Terre-Neuve (Caen: Poisson, 1852, pp. 100-3) includes a description of this apparatus:

The equipment used for the preparation of cod-liver oil is called a blubber barrel. It consists of a square scaffold, three or four metres high, built with beams which are set both horizontally and vertically; they are fixed with wedges and dowels. The length is about the same as the height. This little structure is built on the water's edge so that all of the effluent from it can be washed away by the sea.
 

In the lower part, the uprights are connected to a floor, the edges of which are covered with strong boards up to a height of about fifty centimetres. This area, which is just like the collecting basin of a fruit press, is caulked with oakum and pitch. From the top of the structure, small, very straight fir poles, with the larger end squared off so that they touch each other only at the base, go down at an angle to the centre of the container; a little further up, there is a slight gap between them, gradually widening towards the upper part of the square, where they are nailed on to the top. The top side of the poles is lined with cheesecloth or coarse cloth, through which the blood and oil from the cod livers run and drain into the collecting basin. Two drainage pipes are fitted to this basin, one of which is intended to draw off the blood or bloody water, and is located six centimetres above and to the side of the other drain, which is used to extract the oil.

First they unplug the drain intended to draw off the blood, and when the oil starts to flow they put the plug back in; then they draw off the oil from the other drain and put it into barrels. The cooper, after having rolled them under a lean-to, sets them on a rack and fills them up to the bung-hole in such a way that fermentation will not cause any harm.

The collection of little poles covered with cheesecloth is called a vat; where they meet they form a kind of square funnel, and, at their base, they are about 33 centimeters from the edge of the vat.

On the outside, at the base, a piece of coarse cloth is nailed all the way round, just as it is to the sticks forming the vat.

The object of this procedure is to prevent the frothy scum that covers the oil from being parted by the wind and rain, which would cause the oil to evaporate on contact with the outside air. A bridge built on piles and with handrails made of fir trunks allows people, because of its gentle slope, to climb easily up to the top of the vat, into which they throw the cod livers. Once they are decomposed by heat, they produce a lot of oil. The quantity that the cooper obtains from them is indeed considerable when the fishery is plentiful. It can be considered as such when, at the end of the trip, they have as many barrels of oil as there are crewmen.

A few days before leaving Newfoundland, they bring what is left in the blubber barrel to the temperature of boiling water. This is the normal procedure, although it is not followed by the master of every expedition. To begin with, from the top of the vat they throw on to what is left of the cod livers first warm water, then hot, and then boiling, stirring it all thoroughly with a stirrer.

They repeat this process for several days, taking care to increase the heat gradually, so that the oil is extracted naturally as if by the effect of sunlight. After this treatment there is only a very small quantity left in the sediment, which is sold to curriers for the dressing of leather. They also use it to coat the surface of the fishing boats, mixing in with it a small quantity of tar; this serves as waterproofing for caulked seams as well as for cabins covered with planks to which they stick sailcloth or tarred paper.

Since there has been tremendous success in the treatment of scrofulous diseases and other similar complaints with cod liver oil, if experience shows it to have definite therapeutic value, we should advise rich patients of sluggish disposition to go and stay in Newfoundland to drink this restorative oil, in all its purity, to their fill. They can then return to the bosom of their families fresh as daisies and with their temperament changed for the better. 

(Translation: Michael & Frances Wilkshire)

Le Voyage à Terre-Neuve de Carpon (Caen: Poisson, 1852, pp. 100-3) comprend une description de cet appareil:

On donne le nom de cageot à l'appareil destiné à la préparation de l'huile de foie de morue. Il se compose d'un échafaudage carré, haut de trois à quatre mètres construit avec des poutrelles placées les unes perpendiculairement, les autres horizontalement, et fixées avec des coins et des chevilles. La longueur en est à peu-près égale à la hauteur. Ce petit édifice est bâti sur le bord du rivage, afin que tous les résidus qui en proviennent, soient enlevés par la mer.

À la partie inférieure, les montants sont en rapport avec un plancher, dont les côtés sont garnis de fortes planches, jusqu'à une hauteur de 50 centimètres environ. Cette pièce, absolument semblable à l'émoi d'un pressoir, est calfatée et brayée. Du haut de la construction partent en glacis de petites gaules de sapin, bien droites, dont le gros bout est équarri, afin qu'elles s'entretouchent seulement à leur base, sur le centre du bassin: car, un peu plus haut, on découvre entre elles un petit vide, croissant graduellement, jusqu'à la partie supérieure du carré, contre laquelle on les cloue. Les gaulettes sont tapissées en dessus d'une étamine ou serpillière, à travers laquelle se filtrent et le sanguin et l'huile des foies de morues, pour se répandre dans l'émoi ou bassin. À ce bassin sont adaptées deux canules, dont l'une, destinée à expulser le sanguin ou eau rousse, est percée à six centimètres en dessus, et à côté de l'autre canule, servant à tirer l'huile.
 

On débouche d'abord la canule du sanguin, et l'on y rajuste le bouchon quand l'huile commence à venir; puis on tire, par l'autre canule, l'huile que l'on met en barriques. Le tonnelier, après les avoir roulées sous un appentis, qu'en terme de pêche on appelle vaugeard, les y met en chantier, et les bonde de manière à ce que la fermentation n'y cause aucun préjudice.

L'ensemble des petites gaules munies d'étamine se nomme lanterne; par leur réunion, elles forment comme un entonnoir carré, et, à leur base, sont éloignées des bords du bassin de 33 centimètres environ.

À l'extérieur et sur les bords inférieurs du bassin, est clouée, tout alentour, une serpillière, qui l'est pareillement sur les gaulettes de la lanterne.

Ce procédé a pour but d'empêcher la chape écumeuse qui recouvre l'huile, d'être divisée par le vent et la pluie; ce qui déterminerait l'absorption de l'huile même, par son contact avec l'air extérieur. Un pont, érigé sur pilotis et bordé de rampes en troncs de sapin, permet, par sa pente douce, de monter aisément au sommet de la lanterne, dans laquelle on jette les foies de morue, qui, une fois décomposés par la chaleur, produisent beaucoup d'huile. La quantité qu'en tire le tonnelier, est en effet considérable, quand la pêche est abondante; celle-ci doit être estimée comme telle, quand, à la fin de la campagne, on possède autant de barriques d'huile, que d'hommes d'équipage.

Peu de jours avant le départ de Terre-Neuve, on élève à la température de l'eau bouillante les matières contenues dans le cageot; et voici comment on doit s'y prendre, quoique d'ailleurs ce procédé ne soit pas généralement adopté par tous les directeurs d'expédition. On jette d'abord par le haut de la lanterne, sur le résidu des foies de morues, de l'eau tiède, puis de la chaude, et enfin de la bouillante, agitant bien le tout avec un rabot.

On réitère cette manœvre pendant plusieurs jours, en ayant soin d'user d'une chaleur graduée, pour que l'huile puisse s'extraire naturellement comme par l'effet du soleil; il n'en reste, après cette (sic) expédient, qu'une quantité bien minime dans le dépôt, et ce dernier est vendu aux corroyeurs pour l'apprêt des cuirs. On s'en sert aussi pour enduire les bateaux de pêche, en y incorporant une petite quantité de goudron; ce mélange rend imperméable les coutures calfatées, aussi bien que les cabanes couvertes en planches, sur lesquelles sont collées des toiles ou des papiers goudronnés.

L'huile de foie de morue ayant fait fureur dans le traitement des maladies scrofuleuses, et autres affections de ce genre, on devrait, si l'expérience l'a fait reconnaître comme un spécifiqe assuré, conseiller aux malades riches, et d'une disposition lymphatique, d'aller séjourner à Terre-Neuve pour y boire à leur aise l'huile régénératrice dans toute sa pureté, et revenir au sein de leur famille, frais comme des roses, et le tempérament heureusement modifié.