FRANÇAIS 2602


L'acte III :

Caractéristiques générales de cette acte, et de sa place dans la pièce.

Question : Est-ce que l'acte III fait encore partie de l'exposition?

L'acte III fait encore partie de l'exposition parce qu'on y fait la
connaissance de plusieurs personnages importants, comme Dorante, Dorimène
et Lucile, par exemple, et d'une situation (le désir de Lucile et de Cléonte 
de se marier) qui vont mener au conflit ou de l'action de la pièce.

Questions, pages 55-56

2. Premier mouvement, lignes 1-48 : M. Jourdain fait rire Nicole.
   Deuxième mouvement, lignes 49-56 : M. Jourdain fâche Nicole.

3.Nicole trouve que M. Jourdain est habillé de façon ridicule 
avec son habit d'aristocrate (p. 52, l. 8). D'abord, M. Jourdain 
se met en colère, lui disant que si elle n'arrête pas il la « 
bailler[a] sur le nez » (p. 52, l. 15) ou qu' il lui « 
appliquer[a] sur la joue le plus grand soufflet » (p. 53, l. 26). 
Enfin, M. Jourdain lui demande de préparer sa maison pour la 
compagnie, ce qui l'arrête finalement parce qu' elle n'a plus 
envie de rire (p. 54, l. 49-53).

5. Proposition (comme terme grammatical) = "clause" en anglais ; 
partie d'une phrase qui contient un verbe. The "independent" or 
"main" clause (la proposition principale) is one that is a 
complete thought on its own. For example:

I'm leaving early today because it's raining.

Main clause: I'm leaving early. This a complete idea that does 
not depend on anything else.

The "dependent" or "subordinate" clause (la proposition 
subordonnée, ou la subordonnée) is not by itself a complete 
thought; it depends on or is subordinated to the idea of the main 
clause.
 
I'm leaving early today because it's raining.
Subordinate clause: ...because it's raining.

Il y a trois propositions dans cette phrase :
(1) je te jure
(2) que je t'appliquerai sur la joue le plus grand soufflet
(3) qui se soit jamais donné

La proposition principale est : je te jure
Les propostions subordonnées sont introduites par « que » et 
« qui » respectivement.

La deuxième proposition sert de complément d'objet direct 
(C.O.D.) du verbe jure (it answers the question "what 
do I swear?").

La troisième sert d'adjectif ; elle qualifie le nom 
soufflet.

Quelle est la forme (temps, mode, infinitif) du verbe se soit 
donné ?

--Passé du subjonctif du verbe pronominal se donner 
(auxiliaire soit, participe passé donné)

Quel est le sens du verbe pronominal ici ?

--Un sens passif : "has been given" or "will have been 
given" (Le passé du subjonctif remplace le passé composé et le 
futur antérieur de l'indicatif.)

Cf. se donne (présent) = "is [being] given" 
   
Autres exemples de verbes pronominaux à sens passif :

Cela ne se fait pas = "That [just] isn't done"
Cela se voit = "That is (= can be) seen" = "That's obvious"  

6.Le verbe « nettoies » est au subjonctif après une epxression de 
nécessité (Il faut que...).

Deux autres ordres : (i) Je veux que tu arrêtes de rire. (ii) Il faut que tu
m'écoutes.

7.M. Jourdain est autoritaire dans le sens qu'il est exigeant, qu'il donne des 
ordres sans explication :
« Il faut que tu nettoies » (p. 54, l. 29)
« [je veux] que tu songes, coquine à préparer^Å » (p. 54, l. 49)
« suivez-moi » (. 51, l. 1)
« écoutez » (p. 52, l. 3)

Quelqu'un qui est autoritaire aime qu'on lui obéisse, quoi qu'il 
dise, et ne se sent pas obligé d'expliquer les raisons de ses 
ordres. On peut parler d'un gouvernement autoritaire, de 
parents autoritaires, etc.

Quelqu'un qui a de l'autorité, par contre, est quelqu'un qui est 
convaincant en raison de ses connaissances et de son jugement. 
Monsieur Jourdain n'a pas d'autorité au sens d'une influence qui 
s'impose en vertu d'un mérite. Les gens ne lui obéissent que pour 
être payés ensuite.

Questions, p. 69-70.

1. Mme Jourdain expose plusieurs raisons de son mécontentement :

(i) M. Jourdain fait rire les autres par sa manière de s'habiller est de se
comporter (p. 57, l. 7-9)

(ii) Il y a trop de gens qui viennent dans la maison. Elle se sent « scandalisée
de la vie [qu'il mène] », disant qu'elle ne se sent plus à l'aise dans sa
propre maison. (p. 57, l. 12-17)

(iii) Elle croit aussi que tous ses maîtres sont inutiles (p. 58, l. 29)
En général, Mme Jourdain croit que M. Jourdain devrait se contenter d'accepter
la vie qu'il a, plutôt que de désirer vivre d'une autre façon.

(iv) M. Jourdain ne s'occupe pas du mariage de leur fille Lucile. (p. 
58, l. 40-41)

2. La préoccupation essentielle de Mme Jourdain est de marier leur fille Lucile 
(p. 58, l. 40). Celle de son mari est d' « apprendre les belles choses » (p. 58, 
l. 44) pour qu'il puisse passer pour un gentilhomme. 

3. D'abord Nicole appuie Mme Jourdain : « Madame parle bien » (p. 57, l. 18), et
« est-ce que vous avez envie de tuer quelqu'un ? » (p. 58, l. 36) quand elle
veut faire comprendre à M. Jourdain que sa manière d'agir et de réagir est
irrationnelle. Ensuite, elle montre le ridicule de ce que M.  Jourdain a appris
dans ses leçons ce jour-là : « Dis un peu U » (p. 60, l. 87), « Là, pousse-moi
un peu pour voir » (p. 61, l. 116-7).

4. D'abord, M. Jourdain veut montrer un peu ce qu'il a appris dans sa leçon de
philosophie en demandant à Nicole de prononcer des voyelles (p. 60, l. 82-3).
Puis, il veut montrer ce qu'il a appris avec le Maître d'armes (p. 61, l.
112-23). Son auditoire comprend qu'il n'a rien appris et le trouve ridicule. De
toute façon, Mme Jourdain et Nicole le flattent avec ironie en disant « oui cela
est biau / voilà qui est admirable » (p. 60, l. 97-8).

5.Un nouveau personnage apparaît à la scène 4 : il se nomme DORANTE. Son titre de noblesse 
est celui de COMTE. M. Jourdain lui est reconnaissant, car IL PRÉTEND AVOIR PARLÉ DE M. 
JOURDAIN DANS LA CHAMBRE DU ROI (p. 64, l. 21-22). Le noble, lui, a besoin du bourgeois, 
parce qu'il LUI PRÊTE DE L'ARGENT. Il prétend être venu pour RENDRE L'ARGENT QU'IL LUI DOIT A 
M.  JOURDAIN; en fait, le but de sa visite est d'EMPRUNTER ENCORE DE L'ARGENT.

6.Mme Jourdain emploie souvent le sarcasme dans ses répliques lorsqu'elle
s'adresse au noble, et est donc plusieurs fois à la limite de l'impolitesse :

(i) Quand Dorante demande à Mme Jourdain dans la scène 4 comment elle se porte,
sa réponse est tout simplement « comme elle peut » (p. 62, l. 7)

(ii) Quand Dorante demande comment « mademoiselle votre fille » se porte dans la
scène suivante, Mme Jourdain répond « sur ses deux jambes » (p. 68, l. 9)

(iii) Quand Dorante lui demande de tourner pour bien le voir, elle dit « oui,
aussi sot par-derrière que par-devant » (p. p. 64, l. 17-8)

(iv) Quand Dorante essaie d'être chaleureux en demandant ce qu'elle a, Mme
Jourdain, elle répond « J'ai la tête plus grosse que le poing et si elle n'est
pas enflée » (p. 68, l. 3-4)

7. Madame Jourdain, parce qu'elle est fâchée à cause du fait que
Dorante exploite M. Jourdain, et M. Jourdain qui fait confiance à Dorante et 
croit que celui-ci est un bon ami. C'est M. Jourdain qui a l'avantage 
d'abord, parce que, contrairement à ce que Mme Jourdain avait suggéré, 
Dorante va apparemment repayer ses dettes  (ligne 45, p.65). Mais à la fin 
c'est plutôt Mme Jourdain, parce qu'au lieu de payer ses dettes Dorante 
finit par emprunter encore de l'argent à M. Jourdain.

9.Dans la scène 5, le seigneur fait allusion au fait que Mme Jourdain n'est plus jeune : 
« je pense, madame Jourdain, que vous avez eu bien des amants [= soupirants] dans votre 
jeune âge, belle et d'agréable humeur 
comme vous étiez. (p. 68, l. 14-6) Il s'excuse en disant qu'il est distrait (p. 68, l. 20).


10. Nicole emploie un registre de langue familier ou même populaire (du peuple, « of the 
common people ») quand elle s'exprime. Cela fait rire les spectateurs, surtout le public 
aristocratique et bourgeois du XVIIe siècle.

Exemples :

« Nenni, monsieur » (p. 52, l. 13)

« ..et la pauvre Françoise est presque sur les dents, à frotter les planchers
que vos biaux maîtres viennent crotter régulièrement tous les jours. » (p. 57,
l. 22-4)

« Oui, ma foi ! cela vous rendrait la jambe bien mieux faite. » (p. 59, l54-5)

11. La polysémie : « Comment se porte-t-elle ? » (sens figuré : comment
va-t-elle ?) ; « Elle se porte sur les deux jambes » (sens littéral).