3. Le Cid en cinq
minutes (You Tube).
4. Pour aller plus loin : Tout savoir sur la pièce de théâtre « Le Cid ».
5. Texte intégral du
Cid (Wikisource).
6. Représentation
vidéo du texte intégral du Cid (Compagnie Colette Roumanoff).
EXTRAIT À ÉTUDIER (Acte I, scène 6) :
DON RODRIGUE.
Percé jusques au fond du coeur
***
Que je sens de rudes combats !
***
Père, maîtresse, honneur, amour,
***
Il vaut mieux courir au trépas.
***
Mourir sans tirer ma raison !
***
Oui, mon esprit s'était déçu.
2. Texte
intégral
de
Phèdre (Wikisource).
3. Représentation vidéo
du texte intégral
de Phèdre (Pierre Jourdan).
EXTRAIT À ÉTUDIER (Acte I, scène 5, extrait) :
OENONE.
Et quel affreux projet avez-vous enfanté
PHÈDRE.
Je t'en ai dit assez : épargne-moi le reste.
OENONE.
Mourez donc, et gardez un silence inhumain ;
PHÈDRE.
Quel fruit espères-tu de tant de violence ?
OENONE.
Et que me direz-vous qui ne cède, grands dieux !
PHÈDRE.
Quand tu sauras mon crime et le sort qui m'accable,
OENONE.
Madame, au nom des pleurs que pour vous j'ai versés,
PHÈDRE.
Tu le veux ? lève-toi.
OENONE.
Parlez : je vous écoute.
PHÈDRE.
Ciel ! que lui vais-je dire ? et par où commencer ?
OENONE.
Par de vaines frayeurs cessez de m'offenser.
PHÈDRE.
Ô haine de Vénus ! ô fatale colère !
OENONE.
Oublions-les, madame ; et qu'à tout l.avenir
PHÈDRE.
Ariane, ma soeur ! de quel amour blessée
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !
OENONE.
Que faites-vous, madame ? et quel mortel ennui
PHÈDRE.
Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorable
OENONE.
Aimez-vous ?
PHÈDRE.
De l'amour j'ai toutes les fureurs.
OENONE.
Pour qui ?
PHÈDRE.
Tu vas ouïr le comble des horreurs.
OENONE.
Qui ?
PHÈDRE.
Tu connais ce fils de l'Amazone,
Ce prince si longtemps par moi-même opprimé.
OENONE.
Hippolyte ? Grands dieux !
PHÈDRE.
C'est toi qui l'as nommé !
Documentation sur Le Cid de Corneille et Phèdre de
Racine
Sur Le Cid :
1. Le Cid
(Wikipédia) .
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô Dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé,
Et l'offenseur le père de Chimène !
Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse :
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse :
L'un m'anime le coeur, l'autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vivre en infâme,
Des deux côtés mon mal est infini.
Ô Dieu, l'étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
L'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour.
Cher et cruel espoir d'une âme généreuse,
Mais ensemble amoureuse,
Digne ennemi de mon plus grand bonheur,
Fer qui causes ma peine,
M'es-tu donné pour venger mon honneur ?
M'es-tu donné pour perdre ma Chimène ?
Je dois à ma maîtresse aussi bien qu'à mon père :
J'attire en me vengeant sa haine et sa colère ;
J'attire ses mépris en ne me vengeant pas.
À mon plus doux espoir l'un me rend infidèle,
Et l'autre indigne d'elle.
Mon mal augmente à le vouloir guérir ;
Tout redouble ma peine.
Allons, mon âme ; et puisqu'il faut mourir,
Mourons du moins sans offenser Chimène.
Rechercher un trépas si mortel à ma gloire !
Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire
D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison !
Respecter un amour dont mon âme égarée
Voit la perte assurée !
N'écoutons plus ce penser suborneur,
Qui ne sert qu'à ma peine.
Allons, mon bras, sauvons du moins l'honneur,
Puisqu'après tout il faut perdre Chimène.
Je dois tout à mon père avant qu'à ma maîtresse :
Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l'ai reçu.
Je m'accuse déjà de trop de négligence :
Courons à la vengeance ;
Et tout honteux d'avoir tant balancé,
Ne soyons plus en peine,
Puisqu'aujourd'hui mon père est l'offensé,
Si l'offenseur est père de Chimène.Sur Phèdre
Dont votre coeur encor doive être épouvanté ?
Je meurs, pour ne point faire un aveu si funeste.
Mais pour fermer vos yeux cherchez une autre main.
Quoiqu'il vous reste à peine une faible lumière,
Mon âme chez les morts descendra la première ;
Mille chemins ouverts y conduisent toujours,
Et ma juste douleur choisira les plus courts.
Cruelle ! quand ma foi vous a-t-elle déçue ?
Songez-vous qu'en naissant mes bras vous ont reçue ?
Mon pays, mes enfants, pour vous j'ai tout quitté.
Réserviez-vous ce prix à ma fidélité ?
Tu frémiras d'horreur si je romps le silence.
À l'horreur de vous voir expirer à mes yeux ?
Je n'en mourrai pas moins : j'en mourrai plus coupable.
Par vos faibles genoux que je tiens embrassés,
Délivrez mon esprit de ce funeste doute.
Dans quels égarements l'amour jeta ma mère !
Un silence éternel cache ce souvenir.
Contre tout votre sang vous anime aujourd'hui ?
Je péris la dernière et la plus misérable.
J'aime. À ce nom fatal, je tremble, je frissonne.
J'aime.