IV. Action II, scène I. 

1. L'évolution de l'action : distinguez les différents moments du changement
de l'attitude du drapier dans cette scène.

 - (a) p. 111-125: à son arrivée Guillaume ne veut que son argent ; il ne croit
pas que Pathelin soit malade parce qu'il sait qu'il l'a vu ce matin-là ;
il n'écoute vraiment pas Guillemette et il exige son paiement pour le
drap.

 - (b) p. 125-133 : Guillaume est incrédule mais il commence à se poser des 
questions : « C'est donc arrivé depuis le lever du soleil. » (p. 125)

 - (c) p. 135-137 : Il veut toujours son argent, mais il arrive à croire que
Maître Pathelin est réellement malade : « je ne sais pas comment ce mal lui est
venu », p. 137). Guillemette le convainc que Pathelin le prend pour son médecin
(p. 135. dernière réplique). Le drapier accepte qu'il ne va pas avoir son
argent. Il croit constater que Pathelin est malade sans pouvoir comprendre ce
qui s'est passé.

- Par ailleurs Guillemette suggère que les voisins feront des ragots à
cause de la visite de Guillaume :  « Bien des gens pourraient jaser et dire que
vous venez ici pour moi » (p. 137).

des ragots = gossip

 - (d) p. 139-140. A la fin de la scène le drapier a l'esprit embrouillé ;  
Pathelin et Guillemette ont réussi à le convaincre que Pathelin est malade et
qu'il n'était pas allé à la foire. Le drapier s'en va, il est tourmenté par un
débat intérieur parce qu'il ne comprend pas ce qui se passe, mais quand il
arrive chez lui, et qu'il voit le drap manquant, il revient à ses doutes (p.
143). Il se rend compte qu'il a été eu, que Pathelin l'a triché.

2. Le comique : trouvez dans la scène (a) le comique de situation, (b) le 
comique de mots, (c) la satire des médecins.

 - (a) Comique de situation : le spectateur rit du fait que Pathelin et 
Guillemette réussissent à faire croire au drapier que Pathelin est malade depuis 
des semaines alors que le drapier venait de le voir à sa boutique le même matin.

 - (b) Comique de mots : le discours délirant de Pathelin, avec des expressions 
incohérentes comme « Marmara, etc. » (p. 127), « un moine noir qui vole » (p. 
129) et vulgaires comme « j'ai chié deux petites crottes » (p. 131). « amollir 
ma merde » (p. 135).

 - (c) Satire des médecins : les auteurs de la pièce satirisent le fait que les 
gens sont bien obligés de faire ce que leurs médecins leur disent tout en 
sachant que ce n'est pas toujours efficace : page 129, dernière réplique ; page 
133, première réplique. 

V. Action II, scènes II-IV. 

1.L'action : à la fin de la scène précédente le drapier avait l'esprit
embrouillé et ne savait plus où donner de la tête. Comment s'évolue son attitude
envers la situation au cours des scènes II à IV ?

 - Maître Pathelin et Guillemette craignent que le drapier ne revienne (p.  
141-143). Effectivement celui-ci retourne chez Pathelin et cette fois Pathelin
parle de façon encore plus absurde (par ex., p. 149, dernière réplique) et en
plusieurs langues et dialectes différents (p. 153-169) pour l'embrouiller.  Le
drapier est à nouveau convaincu, et à la page 161 il affirme que c'est lui-même
qui a tort, et que c'est le diable qui l'a trompé. C'est donc deux fois qu'il
passe du doute à la certitude (que Pathelin n'est pas venu à sa boutique et
n'est pas parti avec son étoffe).

Les langues et les patois  parlés par Pathelin :
	
Les patois (dialectes du français) : 

(p. 153) le limousin - parlé en Limousin (centre-sud, ville princpale : Limoges)

(p. 154) le picard - parlé en Picardie (au nord de Paris, ville principale : 
Amiens)

(p. 158) le normand - parlé en Normandie (à l'ouest de Paris, villes
principales : Rouen, Caen.  Les écoles de Saint-Pierre et Miquelon
appartiennent à l'Académie de Caen)

(p. 165) le lorrain - parlé en Lorraine, dans le nord-est de la France.		    

Les langues : 

(p. 157) le flamand (= le néerlandais) - langue germanique parlée en
Flandre (extrême nord-ouest, ville principale : Dunkerque) ; c'est, avec
le français, l'une des deux langues nationales de la Belgique.
		      
(p. 163) le breton - langue celtique parlée en Bretagne (péninsule dans
l'ouest de la France) et apparentée au gallois et au gaélique irlandais et
écossais.

(p. 167) le latin	

 - À l'époque de Pathelin, le latin était une langue très importante parce que
c' était la langue officielle de l'État et la langue de la culture (des écoles,
de l'Église, de la loi, de la science, de la philosophie, souvent de la
littérature, etc).  C'est pour cela qu'on appelle le quartier universitaire de
Paris le Quartier latin ; les cours étaient donnés en latin, et les étudiants,
venant de tous les pays de l'Europe, parlaient le latin entre eux. Tous les
gens qui avaient fait des études pouvaient ainsi communiquer avec les personnes
instruites des autres pays. Néanmoins, Pathelin avait admis au début de la pièce qu'il 
n'avait pas étudié le latin et qu'il ne le connaissait pas bien (p. 51).

Carte des dialectes et des langues de France.

Carte de la France en 1477.

2. La satire dans ces scènes (des avocats, des commerçants...).
 
Le fait que Pathelin parle en langues différentes a un rapport avec la satire
des avocats, et des juges et de la justice en général. Les avocats et les jsuges
parlent dans un jargon que personne ne comprend : ainsi ils rendent
incompréhensible ce qui est en réalité simple. La scène insiste aussi sur l'idée
que les avocats sont tricheurs et malhonnêtes : Pathelin essaie d'embrouiller
l'esprit de Guillaume.

La satire des commerçants : en arrivant à nouveau chez Pathelin, le commerçant 
ne s'intéresse pas du tout à la souffrance apparente de Pathelin, mais 
uniquement à son argent.

VI. Action III, scène I. 

1. En quoi la confusion du drapier dans cette scène sert-elle de lien avec
les scènes précédentes ?

Le drapier est trompé dans les deux scènes. Il vient d'être trompé chez
Pathelin, et quand il arrive chez lui il voit que son berger l'a trompé aussi.
Pathelin a volé son drap et le berger a volé ses bêtes : dans son discours il
confond les deux vols.



VII. Action III, scène II. 

1. Relevez le comique de répétition et les contradictions dans le récit du 
berger dans cette scène en comparaison de ce qu'il avait raconté au drapier dans 
la scène III.I

  -Il y a à la fois du comique de répétition (par ex., p. 183) et une
inversion (ici, les énoncés du berger qui se contredisent) quand le
berger s'adresse à Pathelin : il raconte, comme il l'a fait en parlant à son 
maître, sa convocation par la justice, mais cette fois-ci, contairement à ce 
qu'il avait dit au drapier (p. 177), il avoue avoir tué les 
moutons de celui-ci (p. 185).

VIII. Action III, scène III. 
	
1. Montrez que c'est Pathelin plutôt que le juge qui conduit l'action dans 
cette scène.

  -Dans la scène III Pathelin n'obéit pas au juge.  Par exemple, à la page 199
le juge demande que Pathelin se déplace mais l'avocat lui désobéit. Pathelin
prend tout de suite l'offensive ((p. 203 bas) et il convainc le juge qu'il ne
peut pas montrer son visage (p. 203 haut). De plus, c'est Pathelin qui décide
quand le berger sera interrogé (p. 217).  Il convainc le juge qu'Aignelet est un
homme simple qui ne comprend rien, qu'il est même un vrai fou (p.  210, 229).
Cette scène nous fait rire avec l'inversion (un des termes de Bergson) des rôles:
normalement, c'est le juge qui conduit un procès mais ici c'est l'avocat. Par 
ailleurs, Pathelin réussit parfaitement à embrouiller l'esprit du drapier 
(p.211).
       
2. La satire de la justice : quels aspects de la conduite du juge montrent
qu'il est corrompu ?

  -La conduite du juge est satirisée lorsqu'il est présenté comme ne
s'intéressant pas à la justice. Au contraire il veut terminer son travail le
plus vite possible (p. 199). D'ailleurs, il conseille à Pathelin de ne pas
défendre le berger parce que celui-ci n'a pas d'argent (p. 215, en bas de page).  
À la fin de la scène il invite Pathelin chez lui pour dîner (p. 233), ce qui
montre le rapport amical entre les juges et les avocats.  Pourtant le juge est
intelligent -- il comprend qu'il faut venir à l'essentiel de l'affaire (p. 211),
et il prévoit que le berger ne paiera pas Me Pathelin (p. 215). Mais il manque
de responsabilité.


IX. Action III, scène IV. 

1. Le comique de situation dans cette scène.

La situation dans cette scène est comique parce que le drapier avait
retrouvé l'avocat au tribunal par hasard, et maintenant Pathelin fait semblant
de ne pas le reconnaître ; il essaie encore de tromper Guillaume, et cela marche
malgré la colère du drapier.

X. Action III, scène V. 

1. En quoi la situation et les exhortations de Pathelin dans cette dernière
scène sont-elles parallèles à celles du drapier dans les scènes précédentes ?

  -Dans les deux situations, il y a quelqu'un qui essaie d'être raisonnable, et
un autre qui fait semblant de ne rien comprendre de ce qu'il dit. L'un est
trompeur, l'autre est trompé (« l'arroseur arrosé »). Paradoxalement, le berger
suit à la lettre les instructions que Pathelin lui a données avant le procès (p.
193).