COMPRÉHENSION : VOCABULAIRE ET GRAMMAIRE

v. 602 courroucé = fâché (en colère contre qch)

v. 602 Le Ciel = Dieu

v. 569 et...et... = both...and (registre soutenu) =
			tant...que..., ou les...comme les

v. 600 de grâce = je vous prie / s'il vous plaît

v. 661 différer = to postpone

v. 660 desseins = projets
       à dessein = deliberately

Il y a quelques verbes en français accompagnés d'un complément objet
indirect qui corréspond à "from" en anglais mais en français on emploie le
mot « à » au lieu de « de » : 

	- prendre (qch à qn) = to take sthg. from someone
	- enlever (qch à qn)  = to take sthg. away from someone
	- emprunter (qch à qn) = to borrow sthg. from someone
	- acheter (qch à qn) = to buy sthg. from someone

v. 587 « j'en suis quitte à bon compte » = I got off lightly

v. 585 « s'il en eût demandé » = plus-que-parfait du subjonctif
 	En parlant, on dirait « s'il en avait demandé » 

v. 586 « j'aurais tout accordé » = j'eusse tout accordé

Question :

L'évolution d'Agnès : Quand nous l'avons rencontrée dans
l'acte I, scène 3, elle ne disait rien, elle étatit timide, mais dans
l'acte III, scène 5 elle parle beaucoup, elle a ses propres idées, et elle
commence à résister aux idées d'Arnolphe, surtout l'idée qu'il se fait de
l'amour ; mais elle reste pour autant naïve.  C'est la rencontre avec
Horace qui a causé la métamorphose apparente du caractère d'Agnès.

NOTES SUR L'ACTE III :

Pour Arnolphe, Agnès est simple, naïve, obéissante.  Pour Horace, elle est
tendre, gracieuse.  Ces images sont distinctes, mais pas contradictoires.

A la fin de l'Acte II, Agnès ne sait pas qu'Arnolphe a l'intention de
l'épouser, mais au début de l'Acte 3, au vers 679, Arnolphe lui déclare
cette intention. Puis, il lui explique ce que c'est le mariage (pour lui)
:  l'homme est le maître tandis que la femme n'est que sa subordonnée. Il
dit aussi que le mariage sera avantageux pour Agnès car elle deviendra
plus honorable à cause de sa nouvelle richesse (v. 682-684). Autrefois,
elle n'était qu'une pauvre villageoise, mais Arnolphe fera d'elle une
bourgeoise. De plus, Arnolphe menace Agnès de damnation si elle n'accepte
pas sa conception du mariage (v. 727-728, 736-737). Il lui fait lire « Les
Maximes du Mariage », qui décrivent ce qu'une femme doit faire pour plaire
à son mari. 

Dans la scène 1 il y a du « suspense » (mot emprunté à l'anglais),
parce que le lecteur ne sait pas ce qui va se passer ; on est triste parce
qu'il semble que tout aille mal pour Horace. 

Cependant, à la fin de la scène 3, pendant qu'Arnolphe fait le point de
sa siutation (à l'évidence très bonne), Horace arrive, et dans la scène
suivante il y a un revirement de situation (un changement complet
dans l'action). Horace raconte qu'Agnès lui a lancé une lettre avec la
pierre, et il la lit à Arnolphe, qui se fâche et devient très jaloux (à
part, v. 948).
 	  
COMPRÉHENSION : VOCABULAIRE ET GRAMMAIRE

v. 812 « Il s'en est peu fallu que...on ne m'ait attrapé » =
			 On a failli m'attraper

faillir = to have almost done something
		ex. J'ai failli tomber = I almost fell

plaindre = to feel sorry for

p. 84 (dans la lettre d'Agnès qui est en prose au lieu d'en vers) :
 	« je désirerais que vous sussiez » 

sussiez (imparfait du subjonctif) = sachiez (présent du
subjonctif utilisé dans la conversation aujourd'hui).

Dans un registre soutenu, on a l'imparfait de subjonctif après le
conditionnel.
 

COMPRÉHENSION : VOCABULAIRE ET GRAMMAIRE

Dans la lettre d'Agnès:

	je ne puis (langue écrite)
	je ne peux pas (langue parlée)
  
	sans qu'il y en eût : en = du mal
			     eût = ait (langue parlée)
 
	je voudrais que cela se pût faire : pût = puisse (langue écrite)
        
parachever = mettre fin à

douaire = la dot (français) ; "dowry" (anglais)

un pot de vin = "bribe"

ne pas démordre = "to not budge; to not give in"


Question sur l'ensemble de l'Acte III.

Les deux premières scènes comportent le premier bloc, et les
deux dernières comportent le deuxième. Le premier bloc commence avec une
tirade d'Arnolphe qui raconte les événements qui se sont déjà passés, et
il se termine avec un monologue où il est content, car tout va bien pour
lui.  Entre ces deux répliques il s'agit d'un texte importé dans le
dialogue de l'extérieur (Les Maximes)  (qui n'est pas en vers
alexandrins).

Dans le deuxième bloc, la scène commence avec un récit d'Horace,
puis le texte de la lettre (en prose plutôt qu'en alexandrins) importé
dans le dialogue comme Les Maximes, et finalement un monologue
d'Arnolphe qui est maintenant très ennuyé. Les structures des deux blocs
sont parallèles, mais le contenu du deuxième contredit celui du premier. 
    
La lecture des Maximes met fin à l'action dans laquelle Arnolphe
a l'intention d'épouser Agnès. Le chaos dramatique provoqué par la lettre
d'Agnès :  à ce moment-là toute l'action change. Le lecteur ne sait plus
ce qui va arriver, parce qu'Agnès a finalement désobéi à Arnolphe. 
		
	 
Dans l'acte IV, scène 2, le Notaire arrive pour préparer le contrat de
mariage entre Arnolphe et Agnès, mais Arnolphe ne le voit pas. Il se parle
à lui-même, mais le Notaire croit qu'Arnolphe lui parle à lui.  

Il y a dans cette scène deux types de comique : la farce, marquée
par le quiproquo, une interférence de séries (rencontre de deux séries
indépendantes, l'une sources du comique selon Bergson) parce qu'on entend
les pensées d'Arnolphe qui se croit tout seul, mais en même temps il y a
une conversation entre lui et le Notaire car celui-ci répond à ce
qu'Arnolphe dit. 

Il y a aussi une satire de la profession d'avocats :  le Notaire
emploie une terminologie incompréhensible qui stéréotype cet homme qui se
croit important. 

Dans le théâtre français classique, on respecte la règle de
bienséance. Cette règle interdit que tout événement violent de la
fable ne se passe sur scène, mais plutôt pendant les entractes (le temps
imaginaire écoulé entre un acte et le suivant).