Version audio du Discours de la méthode.
49 citations célèbres du Discours de la méthode.
NOTE IMPORTANTE : Parmi les questions suivantes, vous préparerez, après la discussion des textes dans le séminaire, de brèves réponses écrites pour celles qui sont marquées d'un astérisque. Ensuite vous les remettrez à votre professeur.
Comment comprendre le Discours de la méthode.
Wikipédia, Discours de la méthode.
D. Fontaine, Fiche de lecture, Discours de la méthode.
2. Comment Descartes aborde-t-il ce thème ? La Première Partie appartient à quel genre de texte ?
Vidéo de Descartes qui présente son Discours de la méthode (3 minutes)
2. Page 14, lignes 1-7 (Car [...] rien vu). Quel est le parellèle avec la pensée de Montaigne ?
3. Pour quelle raison Descartes n'a-t-il pas voulu étudier la théologie (p. 15, 3e paragraphe) ?
4. P. 16, lignes 5-9 (« et que, considérant... vraisemblable »). En quoi ces lignes annoncent-elles le principe du « doute méthodique » ?
5. Quelle est pour Descartes la valeur des pratiques communes, des coutumes et des traditions ? Pourquoi en a-t-il cette opinion ? (P. 17-18, dernier paragraphe jusqu'aux mots d'entendre raison.)
2. Pourquoi appelle-t-on le doute préconisé par Descartes un doute méthodique, et en quoi ce doute méthodique est-il différent du doute exprimé par les partisans d'un scepticisme absolu (qu'on appelle les « pyrrhoniens », c'est-à-dire, disciples du philosophe grec Pyrrhon, -340 à -275) ? (p. 23, dernier paragraphe - p. 25, premier paragraphe)
--- Le doute fait partie d'une méthode établie pour permettre à un
individu (ou plus exactement, pour permettre à Descartes lui-même) d'accéder à
la vérité et aux connaissances : ce doute constitue l'étape
préliminaire de la méthode, et doit être suivi de la pratique de la
raison (la logique, le raisonnement, comme pour les mathématiques). Le
savant doit (comme l'a fait Copernic pour postuler son idée du système solaire)
repartir à zéro, et n'accepter de ses prédécesseurs que ce qu'il peut
confirmer lui-même.
--- Voir aussi page 36, lignes 190-194 : à la différence des sceptiques ou
pyrrhoniens, pour qui le doute est une fin en soi (les sceptiques croient qu'on
ne peut rien savoir avec certitude), le but du doute méthodique de Descartes
sert précisément et uniquement à préparer la voie à une nouvelle
construction de connaissances solides et certaines .
--- (1) L'évidence (sens général) = ce qui est évident, clair (et non
l'anglais. evidence = preuves). D'abord, on ne doit rien accepter qui
soit douteux. Pour être considérées comme étant vraies, nos connaissances
doivent être fondées uniquement sur ce qui est évident (observations certaines,
règles incontestables des mathématiques).
--- (2) L'analyse (sens général) = le démontage, la décomposition, la
déconstruction, la réduction d'un ensemble à ses parties constituantes. Par
exemple, quand on analyse un poème, on le décompose en ses différents
éléments : rythme, rime, thème, images, argument, etc. La deuxième étape de la
méthode de Descartes consiste à décomposer l'objet ou le problème qu'il étudie
en tous ses éléments irréductibles.
--- (3) La synthèse (sens général) = la combinaison, la composition, la
reconstitution, de façon ordonnée, de divers éléments pour en former un
ensemble. Par exemple, dans une dissertation littéraire on fait une synthèse de
ses lectures. La troisième étape de la méthode de Descartes consiste à
construire « par degrés » une connaissance composée et structurée de l'objet ou
du problème qu'il étudie.
--- (4) La récapitulation = la révision, la vérification de ce qu'on a fait pour
s'assurer que rien n'a été omis et qu'aucune erreur n'a été commise.
--- Règle de l'évidence. Les données des sciences modernes sont des observations
directes et des calculs mathématiques. Elles sont donc claires,
évidentes. Lorsque, par exemple, un scientifique observe un objet sous un
microscope, il ne peut noter que ce qu'il observe, et non pas ce qu'il croit
être possible. La science de Descartes est en ceci très différente de celle de
la Renaissance, où les savants avaient recours à de nombreuses spéculations
(sur la nature de l'homme, des rapports entre le monde et les corps célestes,
etc.). Dans l'apprentissage des sciences, les étudiants sont obligés de mener
des expériences, c'est-à-dire de faire des observations directes
eux-mêmes, au lieu de se limiter à ce qu'ils apprennent en lisant des
livres.
---Règle de l'analyse (décomposition). Les sciences modernes procèdent dans un
premier temps par une décomposition de leurs objets. Par exemple, la chimie
décompose les substances en éléments chimiques, en atomes, etc. La
physique réduit le comportement d'objets physiques en principes universels (la
loi de la pesanteur, etc.).
---Règle de la synthèse. Les sciences modernes expliquent des phénomènes
complexes et créent de nouveaux produits (comme des médicaments) en faisant des
combinaisons ou des compositions d'éléments variés.
---Règle de la récapitulation. Les expériences scientifiques sont revues afin de
vérifier qu'aucun facteur pertinent n'a été omis, et elles doivent
être reproduisibles.
Résumé : dans ces quelques lignes Descartes a élaboré la méthode fondamentale
des sciences modernes.
* 1. Résumez et appréciez les principes de morale proposés par Descartes.
---Si la recherche de la vérité en ce qui concerne nos connaissances exige un
travail qui finalement ne sera jamais terminé, la reconnaissance de principes
moraux ne peut pas attendre, puisque nous devons vivre avec d'autres êtres
humains. Il s'agit donc de formuler une morale « par provision », c'est-à-dire,
une morale provisoire qui n'a pas le même statut que nos connaissances mais qui
nous servira de guide dans nos rapports avec les autres. Descartes résume ce
code en trois maximes :
(i) Celle du conformisme et de la modération.
(ii) Celle de la résolution et de la cohérence. En matière de
morale, « lorsqu'il n'est pas en notre pouvoir de discerner les plus vraies
opinions, nous devons suivre les plus probables » (lignes 77-78), et une fois
partis sur un certain chemin, nous ne devons pas en dévier.
(iii) Celle de la maîtrise de soi : « changer mes désirs [plutôt] que
l'ordre du monde » (lignes 92-93). En affirmant « qu'il n'y a rien qui soit
entièrement en notre pouvoir que nos pensées », Descartes s'inspire des
philosophes stoïciens de l'antiquité gréco-romaine comme Zénon de Citium
(-395 à -264), Sénèque (-4 à 63), l'empereur romain Marc-Aurèle (121-180), et
surtout l'esclave Épictète (c.55 à c.135). Voir
Le Manuel
d'Épictète.
Comme
Montaigne, Descartes est prêt à reconnaître que les lois, les coutumes et les
religions des civilisations étrangères ne sont pas nécessairement inférieures à
celles des Européens (p. 29, lignes 25-26), mais comme il doit vivre avec ces
derniers il croit « utile » de se conformer aux traditions et aux moeurs de ses
compatriotes. À l'égard de la société, la morale de Descartes est donc
foncièrement conservatrice. Rappelons qu'il s'est dissocié de toute idée
de révolution sociale (p. 22-23). D'ailleurs, il affirme vouloir éviter tous
les excès et faire toujours les choix les plus modérés (p.32).
(i) Ma seconde maxime était [...] de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses lorsque je m'y serais une fois déterminé, que si elles eussent été très assurées (p. 30-31).
(ii) Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle (p. 25).
---Pour Descartes, la contradiction n'est qu'apparente, car en fait les
décisions morales sont d'un ordre complètement différent de celui de nos
connaissances ou de « la vérité ». Souvent on ne peut être absolument certain de
la justesse d'une décision morale comme on peut l'être des propositions
mathématiques et d'autres évidences. Descartes opère ainsi une séparation de la
morale d'avec les sciences. Voir p. 40, lignes 7-17.
---Pages 40-41: (i) Descartes doute de tout, y compris de «
toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit » (lignes 28-30), et
même de l'existence de son corps.
(ii) Mais en doutant, il pensait.
(iii) S'il pensait, il connaissait déjà une première vérité, un fait dont il ne
pouvait pas douter : le fait qu'il existait (cogito, ergo sum).
(iv) Le « je » ou le « moi » qui pense, même sans supposer l'existence du corps,
se réduit à la pensée ou la conscience pure. Autrement dit, le sujet pensant est
une substance spirituelle, une âme, qui existe en elle-même et qui
est entièrement distincte du corps (lignes 49-53). On appelle cette idée le
dualisme cartésien, car l'homme est composé de deux substances
radicalement différentes, l'une spirituelle (celle qui constitue le vrai
« moi » ou la vraie personne), l'autre physique.
(v) Je peux concevoir un être parfait. Mais puisque
j'ai appris mon existence uniquement dans l'acte de douter, et que le doute est
une imperfection, je n'aurai pas pu concevoir l'être parfait moi-même (lignes
70-75, 85-95). Donc dans ma propre imperfection, je comprends que je dépends
d'un être parfait, qu'on nomme Dieu. (Voir question 2, ci-dessous)
(vi) Cet être parfait ne saurait mentir ou nous tromper dans ce que nous
apercevons comme étant clair et distinct (comme les règles des mathématiques et
les choses évidentes que nous observons). Ainsi c'est Dieu qui garantit la
vérité de nos connaissances (p. 45, lignes 202-245).
Résumé : Descartes est passé par degrés du doute total à la
certitude de ses connaissances de tout ce qui est clair et évident, en
passant par une preuve de l'existence de Dieu.
2. Descartes réussit-il à prouver l'existence de Dieu ? Suivez attentivement les étapes son argument aux pages 39-41 (« En suite de quoi ... un seul moment »)
---Suivez attentivement les étapes de l'argument aux pages 42-43 où Descartes
entreprend de prouver l'existence de Dieu :
(i) En doutant de tout pour arriver au cogito, Descartes comprend que
c'est « une plus grande perfection de connaître que de douter » (lignes 71-72),
et qu'il n'est donc pas lui-même un être parfait (ligne 70). Commentaire
d'Étienne Gilson dans son édition du Discours : « L'acte de pensée dans
lequel je saisis mon existence est le doute ; or le doute est une imperfection »
(p.371).
(ii) Étant lui-même un être imparfait, il n'aurait pas pu s'imaginer tout seul
un être parfait (lignes 72-73, 90-91). Il n'aurait pas pu non plus tirer
l'idée d'un être parfait du néant (lignes 86-87)
(iii) Seul un être véritablement parfait (Dieu) aurait pu mettre en lui cette
idée (lignes 90-95).
(iv) Puisque la dépendance à l'égard de la matière est une imperfection, Dieu
doit être un esprit pur (lignes 121-130).
(v) Comme preuve supplémentaire, Descartes soutient que l'existence fait
partie de l'idée de perfection (p. 44, lignes 149-151). Ainsi Dieu existe
par définition, c'est-à-dire, l'idée même de la perfection (d'un
être parfait) comprend l'existence -- un Dieu qui n'existait pas serait
moins parfait qu'un Dieu qui existe. Descartes compare l'idée de la
perfection à celle d'un triangle ou d'une sphère : selon l'idée même du
triangle, les trois angles sont égaux à deux angles droits, et selon l'idée
de la sphère tous les points sur la surface également distantes de son centre.
On appelle cet argument pour l'existence de Dieu l'argument ontologique,
argument qui avait été formulé dans des termes un peu différents par Saint
Anselme de Canterbury au XIe siècle. Voir
l'article Argument ontologique dans la Wikipédia.
* 2. Expliquez la théorie cartésienne de « l'animal-machine ». En quoi selon lui les êtres humains sont-ils différents des animaux ?