SOMMAIRE

Bassin 
Cardiologie 
Chaînon manquant 
Discontinuité 
Espèce 
Éternité 
Extra-terrestres 
Extinction 
Gène 
Gêne 
Obstacle 
Sélection artificielle 
Soupe 
Sujet 
Trajectoire 
Univers 
Voix 

 

BASSIN

L'Homme commence par le pied, surtout le gros orteil; mais la station verticale est elle-même conditionnée par la transformation du bassin chez l'Australopithèque -- ce qui a pour effet de mettre le sexe à sa place centrale ou cardinale : la première et au milieu!... Oreille, bassin, parturition dans la douleur, copulation (et rut) en dehors de l'oestrus, milieu, équilibre et (con)tact sont à (re)lier.

23/01/97

 

CARDIOLOGIE

Que la cause des maladies cardiaques (coronaires) ne soit pas l'alimentation productrice de cholestérol, mais l'inflammation des veines et des artères, devrait conduire à s'interroger sur la cause de cette inflammation; cause qui n'est sans doute pas médicale (héréditaire ou autre) mais mentale. Le cardiaque est un malade mental comme un autre, comme le cancéreux.

14/04/97

 

CHAÎNON MANQUANT

Cette quête de l'Ancêtre, de l'ancêtre commun aux Humanoïdes et aux Anthropoïdes, qui daterait de quinze ou vingt millions d'années, postule que cette "généalogie" (générique et génétique) est symétrique : que de un sont venus deux (déjà chez Platon). Alors que dès qu'il y a reproduction sexuée, c'est de deux que vient un, qui ne peut être qu'hybride, "métis". De toute façon, pour l'avenir de l'Homme, ce qui importe, ce n'est pas (de trouver) l'Ancêtre, l'ancêtre de la quête en ce qu'il a de mythique ou de mythologique, c'est (de retrouver) la quête de l'ancêtre en ce qu'elle a de "mystique", de mystérieux.

20/04/97

 

DISCONTINUITÉ

Il y a discontinuité entre l'inorganique (le physique) et l'organique (le biologique), entre l'inanimé (le minéral) et l'animé (le végétal et l'animal); mais il y a continuité entre le végétal et l'animal, au moins pour certains organismes. Cette discontinuité, c'est la mort, sans laquelle il n'y a pas de vie; c'est aussi le sexe. La pulsion de mort -- le retour de l'organique à l'inorganique -- est le continu dans le discontinu et le discontinu dans le continu.

30/03/97

 

ESPÈCE

On a l'habitude de définir une espèce par l'interfécondité, mais il y a quelques exceptions : il y a de nombreux cas où des individus d'une même espèce ne peuvent se reproduire entre eux et ce n'est pas nécessairement par stérilité; il y a des cas de fécondité entre espèces (cheval/âne), d'hybridité donc, même si ce n'est pas viable. Chez les insectes sociaux (abeilles, fourmis, termites), où finit l'individu et où commence l'espèce? Qu'en est-il des parasites et des virus? Le problème de l'individuation est sans doute encore plus complexe que celui de la spéciation. Peut-on penser qu'une population serait le devenir-individu d'une espèce ou le devenir-espèce d'un individu?

16/03/95

 

ÉTERNITÉ

Il n'y a pas de vie éternelle : le temps -- la non-éternité : la naissance et la mort -- est la mesure -- l'espace ou l'étendue -- de la vie. L'âme, elle, est sempiternelle : c'est la vieillesse, l'éternel vieillissement, du corps [Simondon]. Tout être vivant est mortel; tout ce qui n'est pas mortel ne peut pas être un être (vivant). L'Être dit éternel n'est pas; mais il n'est pas sans être : ce n'est pas Dieu, qui est sans exister, qui n'est pas sans l'avoir -- sans avoir le nom...

30/03/97

 

EXTRA-TERRESTRES

Qu'il semble y avoir un océan -- et donc de la vie -- sur une des lunes de Jupiter ne veut pas dire qu'il y a des êtres extra-terrestres; certains y voient déjà des dieux ou un dieu-planète-comète. Des êtres extra-terrestres, seraient-ils même des animaux, ne pourraient pas avoir quelque chose d'humain, d'inhumain ou de surhumain. Après avoir anthropomorphisé la Terre (Gaïa), voilà qu'on est prêt à anthropomorphiser une nouvelle planète ou une nouvelle comète.

14/04/97

 

EXTINCTION

Une espèce apparaît et disparaît. Il y a des espèces qui sont apparues il y a des dizaines et des dizaines de millions d'années et qui se perpétuent sans beaucoup de changement, selon les fossiles; il y en a d'autres, comme les grands reptiles, qui se sont maintenues pendant plusieurs dizaines de millions d'années, mais qui sont disparues presque tout à coup (à l'échelle géologique); l'espèce humaine, quant à elle, vieille -- ou jeune? -- de dix à quinze millions d'années, s'est beaucoup transformée jusqu'à environ 50,000 ans : elle est en quelque sorte accélération de l'évolution, surtout en son développement historique. L'Homme de Néanderthal -- espèce voisine ou cousine de l'Homme de Cro-Magnon, plutôt que sous-espèce membre de la même espèce -- s'est éteint il y a quelque 30,000 ans en Andalousie; son extinction est inexpliquée : involution, hybridation, destruction par l'Homme de Cro-Magnon ou inadaptation à l'environnement? Mais l'environnement est-il jamais responsable de l'extinction d'une espèce? L'environnementalisme est une vision transcendante de l'évolution et de l'extinction, de l'individuation et de la spéciation; mais est-ce que l'évolutionnisme darwinien ou néo-darwinien est lui-même immanent?

16/03/95

 

GÊNE

On ne peut qu'éprouver de la gêne lorsque l'on entend parler du gène du langage et de ses avatars (organe ou faculté de langage) sans que soient d'abord définis : langage, langue, discours, parole, langage du gène. Même gêne aussi envers le "même" [Dawkins] : idéologie exogénétique plutôt qu'endogénétique.

04/02/98

 

GÈNE

Un gène en trop ou en moins comme cause de la schizophrénie, de l'homosexualité, du cancer du sein ou de l'obésité est une erreur de calcul : comment déterminer que c'est la cause et non l'effet, l'origine et non la conséquence?

06/04/96

 

OBSTACLE

Il arrive un temps où la théorie de l'évolution devient un obstacle épistémique à l'évolution de la théorie : la théorie darwinienne ou néo-darwinienne de l'évolution, jusqu'à la sociobiologie, est une forme évoluée et surévaluée de créationnisme, surtout dans l'erreur téléologique qui l'amène a considérer la génération (la reproduction des gènes ou leur partage) comme étant le but de la prédation et en confondant l'adaptation et l'adoption (parenté, altruisme, moralité).

15/08/97

 

SÉLECTION ARTIFICIELLE

De la sélection naturelle à la sélection sexuelle, se distingue la sélection artificielle opérée par l'Homme sur les animaux (domestiques) et sur les humains. Ce type de sélection n'est certes pas un facteur d'adaptation : ou bien elle est invention, innovation, ou bien elle est inadaptation. La sélection artificielle est l'oeuvre de la technologie médicale et plus particulièrement de l'intervention chirurgicale : dès qu'il y a chirurgie, il y a sélection artificielle en vue de supprimer la douleur et de prolonger la vie. Il y a aussi sélection artificielle lorsqu'il y a insémination artificielle : toutes les nouvelles technologies de fécondation y participent. À court terme, la survie et la reproduction de l'individu sont ainsi assurées, malgré les problèmes éthiques, déontiques et juridiques qui sont ici soulevés; mais à long terme, est-ce que cela contribue au maintien de l'espèce humaine ou à sa disparition et à l'apparition d'une espèce "inhumaine", "surhumaine", de moins en moins animale mais de plus en plus digitale (prothèses, appareils, mécanismes, machines)? Se pourrait-il que la médecine, c'est-à-dire la sélection artificielle, "neutralise" la sélection naturelle et la sélection sexuelle, dans le rêve et le fantasme de l'immortalité, dans l'illusion de l'éternité?

16/03/95

 

SOUPE

La soupe biotique aurait été une soupe empoisonnée, inviable. À la racine de l'organique, il n'y a pas l'inorganique mais une membrane "prébiotique", préorganique : mi-inorganique mi-organique, ni inorganique ni organique -- anorganique?

10/03/95

 

SUJET

Seul le sujet peut être à la fois être et être un individu (humain ou non, parlant ou non).

30/03/97

 

TRAJECTOIRE

L'Univers a commencé -- mais, à proprement parler, c'est une origine sans commencement -- sans la Terre; la Terre a commencé sans la Vie; la Vie a commencé sans l'Homme. Sans être prophète, il est sans doute facile de prévoir ou même de prédire que la Vie finira -- mais, encore à proprement parler, c'est un destin sans fin -- sans l'Homme, la Terre sans la Vie, l'Univers sans le Soleil et donc sans la Terre... De même, toute espèce est toujours-déjà une espèce en voie de disparition; ainsi, l'Homo sapiens (sapiens), né des glaciations des cent mille dernières années, disparaîtra avant ou avec les prochaines, qui débuteront dans cinq ou dix mille ans et atteindront leur apogée dans environ cinquante mille ans : telle est la trajectoire de sa destinée, de son trajet sans destination. L'Homme ne survivra pas à sa représentation, mais sa représentation -- serait-ce le surhomme comme mort de Dieu, cadavre d'un dieu, ou serait-ce sous la forme d'un automate ou d'une surmachine -- lui survivra.

10/03/95

 

UNIVERS

Croire en la rondeur de l'Univers est déjà son anthropomorphisation à partir de la rondeur -- rondeur imparfaite -- de la Terre. Qu'il n'y ait pour celui-là un "haut" et un "bas", et donc que la sphère en prenne pour sa géométrie, n'est pas un pas dans une autre direction; c'est encore spatialiser l'Univers. Qu'il y ait eu quelques tentatives de le temporaliser (Big Bang, Univers en expansion) n'a guère donné de résultats scientifiques. Que l'Univers soit matériel sans être géométrique, sans être mathématique, ne pourra jamais qu'échapper à la physique (même cosmologique); les mathématiques sont la religion des physiciens.

20/04/97

 

VOIX

La voix est animale. Il existe, chez certains insectes, un "appareil musical" qui n'est cependant pas encore vocal; c'est une sorte d'instrument de musique : grillons, cigales, sauterelles, etc. Cet "appareil musical" devient vocal avec les amphibies et les reptiles et surtout avec les oiseaux qui chantent. Chez les mammifères, la voix est d'abord et avant tout un cri, des rongeurs aux primates. Or, il y a des animaux qui "parlent" sans avoir l'appareil phonatoire qui convient : les perroquets; à l'inverse, il y a des humains qui ne parlent pas même s'ils ont l'appareil phonatoire qu'il faut : les sourds-muets... Le petit de l'humain ne peut parler que lorsqu'il y a descente du larynx, entre un an et deux ans; cette descente n'a lieu que chez l'humain et pas chez les autres primates. Elle correspond au passage du stade oral (ou de la phase cannibale) au stade anal (ou à la phase sadique); peut-être même qu'elle est due à ce passage, les sphincters agissant sur l'articulation [Fonagy] : une fixation ou une régression au stade oral s'accompagnant de troubles de langage pourrait ainsi être reliée à une non-descente de la glotte, ou à un retard dans la descente. Il y aurait donc une voie anale vers la voix orale caractéristique de l'humain; c'est la voie de l'activité du sujet vers l'objet, qui suit la voie de la passivité en face de l'objet -- non sans quelque ambivalence insistante et même parfois persistante.

23/03/95