Par ailleurs, un tel mouvement doit aussi se préoccuper de la qualité de l’enseignement et de la recherche. Il ne voit donc pas d’un bon œil l’invasion de la science par la pulsion de mort et par le marché, par la dénégation et par la compulsion de répétition due à l’ignorance. Il s’insurge contre l’épistémophilie et l’épistémocratie et contre les biotechnologies; il condamne la sociobiologie et ses avatars; il refuse d’abandonner la recherche et la découverte à l’intelligence artificielle et à la traduction automatique, aux statistiques et aux banques de données, aux enquêtes et aux sondages, aux expériences et aux simulations, aux prédictions et aux standardisations. La science n’a pas à s’abandonner au règne et à la règle du calcul, à la théorie des jeux ou du « choix rationnel », à la philosophie analytique ou même au « marxisme analytique »; tout cela dans le rejet de la langue maternelle au profit de l’anglais et selon le modèle du système d’éducation américain. La recherche ne découvre plus; elle cherche ce qu’elle trouve : elle n’éprouve pas, elle (s’)approuve…
En
outre, ce MAC doit être un triple mouvement : non seulement pour le
droit à l’éducation, mais aussi pour le droit au travail (assistés
sociaux, chômeurs, travailleurs au salaire minimum, travailleurs émigrés ou
clandestins, grévistes, détenus, etc.) et pour le droit à la santé et à la
retraite (malades, invalides, retraités) dans un « régime de
retrait(e) continu(e) » et d’une classe d’âge à l’autre. Arrêt et accès !
Enfin, le droit (civil et commun) doit se dissocier de l’État, dans les « droits de l’humanité », qui ne défendent pas la liberté seule, mais surtout la dignité dans la solidarité. Il faut déplacer ou remplacer la démocratie (force, puissance), c’est-à-dire la souveraineté du peuple, par une démosophie (sagesse) ou une démophilie (amitié), soit par la fécondité de la paix : du voisin - du commun!
JML/25 mai 2012