MANUEL D'ÉTUDES
LITTÉRAIRES
COURS DE PRAGRAMMATIQUE
SOMMAIRE
PRÉFACE
PREMIÈRE PARTIE : THÉORIE DE
LA LITTÉRATURE
DEUXIÈME PARTIE : ANALYSE DU
POÈME
TROISIÈME PARTIE : ANALYSE DU
RÉCIT
QUATRIÈME PARTIE : ANALYSE DU
DISCOURS
POSTFACE
POST-SCRIPTUM
PRÉFACE
1°) présupposer qu'il y a la même érudition chez le
lecteur que chez le scripteur -- d'ailleurs, l'érudition
est un moyen et non une fin : c'est un outil de la
pensée;
2°) s'en remettre à la vulgarisation ou à la
simplification sous le prétexte que le lecteur est trop
ignorant pour décoder un jargon ou une terminologie.
1°) les généralités sur l'existence et la fonction de la
littérature, sur le fait ou le phénomène littéraire, sur
la culture et la société, sur la
littérarité;
2°) l'approche externe du fonctionnement et de la
communication littéraires, où il est question d'histoire
des idées et des mentalités, d'histoire et de critique
littéraires, de génétique ou de textologie, de
biographie, de psychologie et de sociologie, d'esthétique
de la réception et du paratexte;
3°) l'approche interne du texte par la description de son
système et de ses structures ou de ses opérations;
diverses disciplines apparaissent ou réapparaissent :
poétique phonologique de la prosodie (ou métrique),
stylistique philologique, rhétorique, génologie ou
typique des genres, pragmatique, thématique et
herméneutique pour l'interprétation et l'évaluation
esthétiques, littérature comparée et ses avatars
(intertextualité, traduction), poétique narratologique,
sémiotique (souvent confondue avec sémiologie),
grammatologie (identifiée ou non avec déconstruction),
métapsychologie phénoménologique ou
psychanalytique;
4°) les questions épistémologiques de méthode ou de
méthodologie, de discipline et d'objet (pas toujours ou
mal défini).
-- Ceci dit pour accorder la juste place aux théoriciens
marxistes de la littérature, surtout les althussériens,
et à ceux qui s'en inspirent ou qui ont su s'en
démarquer, de Kristeva à Derrida en passant par Lévi-Strauss ou par Foucault et sans oublier le grand Debord.
(Nous pourrions ouvrir une autre parenthèse au sujet du
structuralisme, mais fermons plutôt celle-ci).
1°) Un critère stylistique et rhétorique ou poétique, qui
exige la variété de style et de genre ou de forme; il ne
serait pas inutile, par exemple, de choisir un texte
paralittéraire pour montrer que le fonctionnement y est
semblable ou équivalent mais pas égal.
2°) Un critère historique et critique, qui est celui de
la reconnaissance/méconnaissance : il est préférable
d'étudier des textes connus, qu'ils soient reconnus ou
méconnus, mais pas des textes inconnus; l'analyste n'est
pas un archiviste, un annaliste, un spécialiste des
archives et des annales.
3°) Un critère linguistique et politique, qui conduit à
privilégier les textes en langue française mais d'une
littérature francophone de la France ou d'ailleurs; il est
souhaitable
de choisir des textes intégraux et en langue originale;
quand c'est possible, il est bon de confronter l'édition
princeps et l'édition étudiée; pour des textes plus
anciens, une édition bilingue est bienvenue; lorsqu'il y
a adaptation de l'orthographe, il ne faut pas manquer de
le mentionner.
4°) Un critère théorique ou scientifique, qui conseille
de ne pas faire ou refaire, établir ou rétablir
l'histoire littéraire en multipliant les découvertes, les
redécouvertes, les résurrections, les reclassifications
ou les reclassements (des générations et des sexes par
exemple); il nous faut éviter les nouvelles hiérarchies,
les nouveaux palmarès, les nouveaux répertoires et les
nouveaux patrimoines, la quête de l'inédit et du nouveau
-- parce que ça vient de sortir -- si nous voulons
échapper au ressentiment et à la promotion ou aux
campagnes publicitaires en faveur d'un livre ou d'un
écrivain : nous n'avons pas à être des promoteurs, des
imprésarios, des publicistes, des journalistes. Nous
n'avons pas non plus à nous soumettre aux classements,
chronologiques plutôt que logiques, de l'histoire
littéraire, le siècle, par exemple, n'étant aucunement
une unité de mesure pertinente en soi; ce n'est certes
pas une unité de mesure capable de rendre compte de
l'accélération des cent-cinquante dernières années...